EIKO HAYASHI
DES NOUVELLES
Samedi, 2 avril 2022 - 16h30 - Concert "Résonances: la musique et le geste"
Musée des Beaux-Art de Nîmes,France
Le geste symbolique de la tradition ancienne japonaise rencontre la musique ancienne européenne. La gestualité de la danse kabuki rencontre les thèmes symboliques de la musique occidentale pour dessiner des paysages composites où les émotions subtiles parlent le langage universel du signe et des sons...
Par Hypothesis, musique et danse
Leopoldo d’Agostino, flûtes à bec, recherche musicale
Cinzia Zotti, viole de gambe, recherche textuelle
Eiko Hayashi, danse traditionnelle japonaise (kabuki-nihon buyô
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NEA – Noblesse & Excellence de l'Asne
"L'Orient et l'Occident : la musique de l'esprit et la danse de l’âme
Si l'esprit et l'harmonie du cosmos sont au coeur de la
culture occidentale du 17es., les mouvements de l’âme
et la beauté sont également au centre de la tradition
culturelle du Japon. Ainsi le geste et la musique se
rencontrent sur une conception esthétique que
l'Orient et l'Occident partagent à un certain moment de
leurs histoires respectives et qui ne manque pas
d'actualité. Dans les deux cultures, par des moyens
différents d'expression, la beauté devient source du
sentiment capable de transporter l’âme et le corps
dans une dimension qui dépasse le temps et l'espace.
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Le geste artistique est alors comparé à la « fleur qui
éclot à chaque pas de danse », à chaque vibration
des sons, avant de se flétrir tout aussi vite. C'est par
la contemplation de cet instant fugace, débordant de
vie, que l'imaginaire s'ouvre à une dimension
atemporelle.
En Europe au 17e et 18e siècles, la musique sans mots
et la musique de danse s'habillent de valeurs
symboliques précises, tout comme les narrations,
illustrées par les gestes mesurés de la danse Kabuki,
renvoient aux sentiments, aux paysages, à des
images abstraites. Et le mouvement se fait langage,
un langage universel qui, comme la musique, ne
nécessite pas de traduction.
Cinzia Zotti d’Agostino"
Dezember 2021
KOKORO
« Kokoro » (le cœur), source de la danse
L’essence de la beauté reste la même, à peu de choses près, me semble-t-il ; que l’on évoque l’Orient ou l’Occident, la tradition ou la modernité. La beauté est source du sentiment d’esthétique, celui qui transporte l’âme et le corps dans une sphère hors de notre quotidien.
L’acteur et dramaturge japonais Zeami (1363-1443), notre Shakespeare pour ainsi dire, associe à une « fleur » l’énergie vitale de l’esthétique, source de la beauté. Une fleur qui éclot à chaque pas de danse, avant de se flétrir tout aussi vite. C’est par la contemplation de cet instant fugace débordant de vie et d’énergie que le spectateur est touché. Ainsi, les mouvements de danse reflètent l’état spirituel de l’âme des danseurs/danseuses, laquelle est souvent associée dans la culture japonaise au cœur (Kokoro).
Un autre élément fondamental de la dance Kabuki réside dans son caractère théâtral. La danse Kabuki est une forme narrative à part entière. Par ses mouvements dont la grammaire fut établie il y a plus de quatre siècles, cet art permet aussi bien l’expression d’épisodes contemporains de la période Edo (environ1600-1868) ou de mythes japonais que des instantanés de la vie quotidienne, des peintures de mœurs, des paysages voire des ambiances abstraites.
De nos jours, les mouvements du Kabuki permettent de chorégraphier des histoires du monde entier sur des musiques d’horizons différents ou peuvent aussi être mélangés à d’autres styles de danse, comme la danse classique. Sur scène naît alors une nouvelle et étrange fleur mêlant des pétales issus de la tradition et du contemporain, de l’Orient et de l’Occident.